- CONSTANCE II
- CONSTANCE IICONSTANCE II (317-361) empereur romain (337-361)Né en Illyrie, Constance a été proclamé césar en 323. En 332, à quinze ans, il est nommé gouverneur des Gaules et prend le titre de Gothicus Maximus; enfin en 335, deux ans avant la mort de son père Constantin le Grand, il reçoit en partage le gouvernement des diocèses d’Asie et d’Orient. Il préside les funérailles de son père à Constantinople. Il fait ensuite assassiner le beau-frère puis le frère de Constantin et enfin ses cousins, les deux césars Delmatius et Hannibalianus. Il ajoute alors aux diocèses qu’il gouverne ceux du Pont et de la Thrace, et le Sénat le proclame auguste en même temps que ses deux frères Constant Ier et Constantin II. Des trois, Constance II est sans doute le plus ambitieuxLes débuts de son règne sont occupés par la défense des frontières de l’Orient menacées par les Sassanides du roi des rois, Sapor, qui assiègent Nisibe. Constance II réussit à dégager la ville en 338 et, la même année, il défait en Arménie les partisans des Perses qui perdent également l’alliance des Arabes de Syrie, avec lesquels Constance II négocie un traité de paix. Les hostilités reprennent entre 348 et 350, mais sans succès décisif ni dans un camp ni dans l’autre. En 350, la mort de son frère Constant Ier, qui s’était emparé dix ans auparavant des domaines sur lesquels Constantin II exerçait sa souveraineté, provoque une crise de régime et les usurpateurs, candidats à la couronne impériale, se multiplient. Constance II doit intervenir soit par la diplomatie auprès de Vetranion, un officier qui accepte de déposer la pourpre qu’il s’était octroyée, soit par la force contre Magnence qui s’est fait proclamer empereur en Occident. Aussi Constance II est-il contraint de quitter ses provinces d’Orient et de les confier à Gallus, fils d’un frère de Constantin assassiné, auquel il confère en 351 le titre de césar et auquel il donne en mariage sa sœur Constantine. Constance II se dirige vers la Pannonie, bouscule les armées de Magnence, puis les bat en Italie en 352 et en Gaule en 353. Magnence, abandonné, se suicide et Constance II, comme naguère son père Constantin le Grand, peut prétendre incarner l’unité retrouvée de l’Empire romain. Mais sa tâche n’est pas achevée. Il doit encore contenir à l’est de la Gaule les Alamans et les Francs en 354. La même année, il fait arrêter Gallus qui a pris le pouvoir en Orient. Gallus est décapité. Pourtant, devant l’immensité de sa charge, Constance II, en 355, se résout à prendre à ses côtés Julien, demi-frère de Gallus. Celui-ci, âgé de vingt-quatre ans, est proclamé césar en présence des légions à Milan et il épouse Hélène, la plus jeune sœur de Constance II. Julien part pour son gouvernement des Gaules et défend avec succès les frontières de cette province. Puis il s’installe à Lutèce en 358 et renforce son armée sur la frontière rhénane. Constance II, jaloux et méfiant, rappelle en Orient Julien que ses légions, en signe de protestation, proclament auguste. Des négociations sont engagées et Julien part pour l’Orient avec son armée, non sans avoir sacrifié à Bellone et avoir fait acte de paganisme. La lutte semble inévitable, lorsque Constance II meurt des suites d’une fièvre à Mopsucrène en Cilicie, au pied du mont Taurus, le 3 novembre 361; l’armée se rallie alors entièrement à l’empereur Julien. Le règne de Constance II a été marqué par des événements importants dans le domaine politique, mais bien plus encore dans le domaine religieux. Constance II, adepte du christianisme, persécuteur des païens qui n’ont plus le droit de célébrer leur culte sous peine de mort, se trouve au centre de la querelle entre les chrétiens de stricte orthodoxie, partisans du concile de Nicée de 325, et les Ariens nombreux en Orient. Constance II soutient la cause de ces derniers, expulse même l’évêque Athanase d’Alexandrie, en 356; il convoque plusieurs conciles, dont l’un à Rimini en 359 et un autre à Constantinople en 360. Ces querelles religieuses divisent l’empire entre l’Orient et l’Occident et provoquent à la mort de Constance II une inévitable réaction du paganisme dont l’empereur Julien sera le zélateur.
Encyclopédie Universelle. 2012.